Le Ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Dr Abdallah Albert Toikeusse MABRI a sacrifié à la tradition, ce vendredi 31 Janvier 2020, de la présentation de vœux de nouvel an. Cette cérémonie de présentation de vœux de nouvel an a été l'occasion pour tous les corps constitués de son département de se retrouver, au Centre National de Recherche Agronomique (CNRA) à Adiopodoumé (Km 17, route de Dabou).

Le ministre a profité de  cette tribune pour mettre en lumière les points saillants des résultats obtenus au cours de l’année 2019, de son département et ensuite définir des perspectives pour l’année 2020.

« L’année 2019, nous a offert l’occasion de procéder à l’examen des questions qui nous préoccupent et ce, dans un cadre participatif. Il s’agit, entre autres, de la politique de l’enseignement supérieur et la recherche, des primes des agents, des heures complémentaires et de la rentrée harmonisée en septembre 2020, pour toutes nos universités et grandes écoles », a-t-il affirmé.

Sur la question de la rentrée harmonisée, il a fait savoir que le projet finalisé la semaine dernière par l’ensemble des parties va être examiné en vue de dégager des moyens conséquents pour permettre aux universités d’offrir une formation de qualité aux jeunes et de respecter le calendrier académique. Par ailleurs, il a fait savoir que les efforts de réhabilitation des infrastructures et de construction de nouvelles salles et laboratoires se poursuivent.

Les travaux de réalisation des Universités de San Pedro et de Bondoukou sont en cours

Selon Mabri Toikeusse, dans le cadre du PsGouv et du programme de rentrée harmonieuse, l’Etat poursuivra ses efforts pour améliorer le cadre de vie et de travail des enseignants, des chercheurs et des étudiants de Côte d’Ivoire. Ainsi, précise-t-il, des cités, des salles, des restaurants et des amphithéâtres supplémentaires des universités de San Pedro et Bondoukou sont en cours de réalisation. Le ministre a exhorté toutes les parties prenantes de la communauté estudiantine en général, les syndicats des personnels et les associations des étudiants en particulier à toujours privilégier la voie du dialogue et de la négociation pour trouver des solutions heureuses aux problèmes qui assaillent l'Enseignement supérieur et de la Scientifique.

Pour terminer, il a salué les efforts consentis par les directeurs des centres régionaux des œuvres universitaires, les enseignants-chercheurs et chercheurs, les organisations estudiantines et le secteur privé.

 Quant à Dr. Yté Wongbé, directeur général du Centre national de recherche agronomique (Cnra)  le Cnra a boosté l’agriculture ivoirienne par la recherche. « Le Cnra, le père du cacao Mercedès qui contribue au leadership de la Côte d’Ivoire dans l’économie mondiale du cacao, travaille à protéger cet important pilier de l’économie du pays avec des stratégies de gestion des maladies ravageurs des cultures. Notamment la terrible maladie du swollen shoot du cacaoyer. Dans ce contexte de la lutte contre cette maladie, la production ivoirienne du cacao, grâce à nos travaux, continue de croître, passant de 1.5 million de tonnes en 2015 à 2 millions en 2018 », a-t-il indiqué.

Il  a souligné que le Cnra a su anticiper le programme de relance caféière grâce au concept café-cacao en créant des variétés à haut rendement et qui entrent en production dès 12 mois. Selon lui, le précieux binôme café-cacao, à l’origine du succès économique de la Côte d’Ivoire, reste solide d’un point de vue agronomique. Poursuivant, il a également relevé que le Cnra a su accompagner la filière coton avec un solide schéma de production et de diffusion de semence améliorée. Grace au résultat de ce schéma, ajoute-t-il, le coton a retrouvé rapidement son volume et sa blancheur à l’issue des activités de reconstruction agricole post-crise. Toujours au chapitre de la performance, Yté Wongbé a fait remarquer que le Cnra, dans sa recherche, a produit la variété de manioc "bocou" qui pourrait symboliser à elle seule la contribution du centre à la sécurité alimentaire et nutritionnelle en Côte d’Ivoire.

Le centre envisage de présenter ses acquis cette année. « En 2020, le Cnra organisera des activités scientifiques pour célébrer ses 20 ans d’existence. L’occasion de présenter ses acquis scientifiques et techniques pour la transformation de l’agriculture ivoirienne », a annoncé le directeur général Yté Wongbé.

Le Cnra, grand lauréat de la plus grande distinction au monde en matière d’hévéa.

Revenant sur la qualité de ses chercheurs, le premier responsable du Cnra a déclaré : « Tous ces résultats obtenus sont la preuve tangible de la qualité des chercheurs. Cette qualité est reconnue en Côte d’Ivoire et à travers le monde. La preuve en 2016, le Cnra à travers la recherche nationale, la filière hévéa et la Côte d’Ivoire a été honorée à travers Dr Obouayeaba Samuel, qui a été le grand lauréat de la plus grande distinction au monde en matière d’hévéa. Il a remporté de haute lutte le Prix Sekhar, la palme d’or décernée par l’Irrdb au meilleur chercheur ».

Malgré ces résultats, le Cnra fait face à de nombreuses difficultés

Selon le directeur général, malgré les bons résultats du Cnra, ce précieux outil d’accompagnement et d’anticipation du développement agricole est malheureusement menacé dans son existence par des difficultés d’ordre structurel et budgétaire.

A ce sujet, il a tenu à féliciter le ministre Mabri Toikeusse et ses prédécesseurs pour l’adoption d’un plan de restructuration de 5 ans présenté le 30 mai 2010, pour remettre durablement le Cnra sur pied.

En ce début d’année, son vœu le plus cher est d’aboutir effectivement à la mise en œuvre de ce plan. Et d’ajouter que cela implique des études de financement portant d’une part sur la faisabilité technique, économique, financière et sociale, la création d’une société-recherche et d’une filiale de production. Et d’autre part, sur l’inventaire et la valorisation du patrimoine foncier du Cnra.

Le personnel du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique prône la continuité.

Atta Rita, du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique a traduit la reconnaissance du personnel au ministre pour les performances enregistrées depuis son arrivée.

« Pour nous, c’est l’occasion de présenter des faits marquants de l’exercice écoulé. Faut-il le rappeler, la production des ressources humaines de qualité en adéquation avec les besoins de développement de la Côte d’Ivoire passe par des réformes en profondeur de l’ensemble du système de l’enseignement supérieure. Et c’est chose faite », s'est-elle réjoui.

Par ailleurs, a ajouté la porte-parole « Nous pouvons également nous réjouir de votre engagement personnel dans la gestion épineuse de la question des heures complémentaires