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Djimbala Diakité Directeur des Ressources Humaines du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (Drh) « Depuis 2012, nous avons 50% d’augmentation des postes budgétaires

Djimbala Diakité  Directeur des Ressources Humaines du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique  (Drh) « Depuis 2012, nous avons 50% d’augmentation des postes budgétaires

Interview du directeur des Ressources Humaines du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique.

Publié - 02/02/2017 / (Source:FRAT-MAT) /  Partagez:

1.     Combien d’enseignants allez-vous recruter cette année dans l’enseignement supérieur?

Jusqu’en 2016, nous avions 4300 enseignants chercheurs qui sont déjà sur le terrain. À ceux-là vont s’ajouter 415 nouveaux recrutés qui vont prendre service en 2017. Par ailleurs, nous avons en plus 75 postes d’assistants chefs de clinique et 80 pour les attachés de recherche.

2.     Pourquoi  en dehors de l’université de Man, n’avez-vous pas encore fait le recrutement des assistants session 2016 ? Il y a-t-il un blocage ?

Il n’y a pas de blocage. Cette année,  le processus global de recrutement a commencé plus tôt que les années précédentes. Il a été lancé au mois de juin 2016. Ce processus concerne plusieurs types de recrutements : le recrutement des assistants chefs de clinique, lancé au mois de juin, a pris fin au mois d’octobre 2016. Il convient de préciser que les assistants chefs de clinique constituent le premier grade des enseignants qui dispensent les cours dans les Ufr des Sciences de la santé à savoir, Sciences médicales, Odontostomatologie et Sciences pharmaceutiques et biologiques ; le recrutement des attachés de recherche qui, lancé en octobre, a pris fin au mois de décembre 2016. Concernant les assistants de l’Enseignement supérieur, pour avoir une meilleure lisibilité des besoins des structures et sur instruction de Mme le ministre, professeur Bakayoko-Ly Ramata, il a été fait obligation de respecter le processus de détermination des besoins réels en enseignants du Supérieur.

Je voudrais vous indiquer que plus de 4000 enseignants-chercheurs exercent dans les universités et grandes écoles publiques. Leur nombre est jugé insuffisant au regard du nombre des étudiants qui croît chaque année de manière exponentielle.

Le déficit important en enseignants se traduit en milliers d’heures complémentaires évaluées plusieurs milliards de francs Cfa,  ce qui grève considérablement le budget de l’État et impacte négativement la qualité de nos enseignements. Nous nous assurons que ces enseignants dispensent effectivement l’ensemble de leurs cours et qu’ils sont utilisés de manière rationnelle et optimale. Il est donc indispensable que les besoins réels soient exprimés.

3.     De quelle manière M. le directeur ?

L’expression des besoins réels consiste essentiellement à communiquer les maquettes pédagogiques, les charges d’enseignement par enseignant et par enseignement et les listes des enseignants dispensant effectivement les cours. Procédure commune à toutes les structures et validée par madame le ministre. Il faut relever que les structures n’étaient pas habituées à ce processus, notamment au niveau du caractère obligatoire qui a fait que les choses ont trainé.

4.     Quand comptez-vous alors  organiser le recrutement  pour les autres universités ?

Incessamment. Le recrutement est en cours. Il est achevé comme je le disais tantôt pour les assistants chefs de clinique. Au niveau des attachés de recherche également. Ainsi qu’à l’université de Man. Pour  l’université virtuelle cela  en cours. Pour les  autres universités, cela se fera aussi, dès lors que nous finirons de consolider les informations que nous avons reçues et quand nous aurons les besoins réels.

5.     Peut-on connaître le niveau général des enseignants que vous recrutez ?

Pour être recruté, il faut avoir au minimum le doctorat ou être ingénieur dans un établissement reconnu comme tel au niveau de l’État pour être assistant ; le grade le plus bas du Supérieur, qui représente le grade A4 au niveau de la Fonction publique. Et grade A7 pour les professeurs titulaires.

6.     Avec les différentes perturbations au niveau de l’université, le niveau de la formation n’est-elle pas entachée ?

Il est évident que les perturbations ont un impact sur la qualité de l’enseignement. Si nous avions des années universitaires normales et le respect strict des maquettes pédagogiques, si nous avons le respect des charges d’enseignement au niveau de chaque enseignant de  l’université, nous aurons certainement une qualité de formation meilleure. Cependant nos enseignements et nos enseignants sont les meilleurs au niveau de l’Afrique. Cela se démontre au niveau  des résultats au Cames par exemple nous avons plus de 80% d’admis et 100% pour certaines universités et filières.

7.     Comment arrivez-vous  dans ce contexte à maintenir cette qualité ?

Les universités et les grandes écoles ivoiriennes qui sont aujourd’hui dans le système Lmd, le travail est fait correctement. Il est évident que les choses ne se passent pas toujours  comme nous l’aurions souhaité, mais au niveau du respect  des maquettes pédagogiques, au niveau de l’encadrement ou du suivi, chacun essaie de donner le meilleur de lui-même pour que la qualité de l’enseignement supérieur soit maintenue. L’objectif étant que nos universités notamment l’université Félix Houphouët-Boigny, soit parmi les 100 premières universités  au niveau de l’Afrique.

8.     Maintenant que vous allez mettre de nouveaux  enseignants sur le terrain de combien de postes budgétaires disposez-vous ?

Cette année nous disposons pour les assistants chefs de clinique,  ceux de l’Enseignement supérieur, et les attachés  de recherche de 570 postes. C’est le lieu de souligner que l’État fait de gros efforts pour permettre le recrutement de jeunes diplômés de l’enseignement supérieur, et ensuite pour permettre un fonctionnement normal de nos universités en mettant  à leur disposition les ressources humaines nécessaires. Depuis 2012, nous avons 50% d’augmentation des postes budgétaires. Nous sommes passés de 315, à 570 postes. C’est une évolution importante, avec un taux de plus de 52%. Concernant ces postes budgétaires, il y  a au niveau des attachés, 80 postes budgétaires, les assistants chefs de clinique, 75 postes, et pour les assistants de l’enseignement  supérieur, 415.

9.     Avec l’université virtuelle, pourrait-on aujourd’hui avancer que la question du déficit d’enseignants ne se posera plus?

L’université virtuelle ouvre ses portes cette année. Le directeur général, le professeur Tiémoman Koné se bat pour que cela se fasse dans les meilleures conditions. Cette université apportera un plus. Si elle peut aider à assister les universités pour la mise en ligne des cours et l’interconnexion au niveau des universités, cela fera un plus. Au niveau de l’université virtuelle, un enseignant qui donne des cours à l’université Félix Houphouët-Boigny, pourrait donner au même moment les mêmes  enseignements à travers  l’interconnexion à d’autres universités. L’université virtuelle va donner la possibilité aux étudiants, qui sont souvent en nombre pléthorique dans les amphis de rester chez eux  pour suivre les enseignements à travers l’internet. Les cours en présentielle ne seront donc plus la règle et ils pourront par ailleurs être donnés à  un maximum d’étudiants. Il est évident que la question du déficit s’en trouvera  réduite.

10. Les enseignants ont-ils été formés à ce nouveau mode d’enseignement ?

Oui, puisque le Lmd le prévoit, et  dans la mesure où même dans les universités traditionnelles les cours doivent être donnés en ligne. L’université virtuelle doit en principe les appuyer dans ce sens.

 

11. Vu que vous n’avez pas fait de recrutement national en 2016,il y aura-t-il une  dérogation spéciale pour ceux qui ont dépassés l’âge requis en 2017 ?

Votre question ne manque pas de pertinence. Madame le ministre nous a instruits de faire en sorte qu’aucun candidat ne soit pénalisé. Les mêmes conditions fixées pour les assistants chefs de clinique, les attachés de recherche et les assistants de l’université de Man dont les recrutements sont terminés, ces mêmes conditions s’appliquent aux sessions actuelles. C’est un processus qui  va s’achever au plus tard, en février. Avec les mêmes conditions pour tout le monde. Pour ceux qui ont déjà été admis au recrutement, et pour ceux qui postulent maintenant.

12. Pourquoi les candidats au recrutement doivent-ils payer autant de fois qu’ils postulent dans les universités et grandes écoles ?

Les frais de candidature relèvent de la responsabilité des Universités qui supportent les charges des évaluations des candidats. Il nous a été donné de constater que les recettes générées servent à couvrir les charges relatives notamment, à l’analyse des dossiers et à l’organisation des jurys d’entretien. Chaque structure reçoit les dossiers des candidats qui la sollicitent. Pour l’organisation des jurys, il n’y a  pas  de budget spécialement prévu pour cela. Au niveau de chaque université, les charges sont les mêmes. C’est ainsi que les universités ont décidé de fixer cela à 50 000 FCfa, pour chaque candidat. Les universités ne  reçoivent les dossiers que des candidats qui les sollicitent. Pour faire  face à ces charges-là, les universités ont fixé ces frais de candidature. Cela relève de la responsabilité des universités.

13.  Il y aura-t-il une date unique de reprise de service des nouveaux recrutés ?

Evidemment non. Dès lors que les admis ne déposent pas tous à la même date, dans leurs structures d’accueil leurs dossiers de recrutement à la Fonction publique ; dès lors qu’ils ne prennent pas tous service le même jour, il ne peut y avoir de date unique de prise de service. Il est vrai ceux qui ont été recruté en 2015 ont eu une date unique de prise de service le 4 janvier 2016 mais c’était une décision exceptionnelle du ministre Bakayoko-Ly Ramata, en accord avec son collègue de la  Fonction publique. L’administration ivoirienne se modernise et l’État a mis en place, par décret, le système intégré de  gestion des fonctionnaires et agents de l’État (Sigfae). À partir de ce système, la Fonction publique a déterminé un processus de prise de service. Nous sommes dans ce processus de sorte que les doyens, qui sont les utilisateurs de  ces agents, ont  la responsabilité, l’autorité et la possibilité technique de mentionner la date de prise de service de leurs nouveaux agents.

 

14. Le  déficit au niveau des professeurs de mathématiques et de physique, ne pose-t-il pas problème ?

Il est évident qu’aujourd’hui, il est difficile de trouver des professeurs de mathématiques et de physique. Quand nous dégageons des postes budgétaires pour ces fonctions-là, pour dix postes souvent vous n’avez qu’un ou deux, au maximum trois candidats. Il faudra renforcer la formation au niveau des sciences exactes, de sorte que les étudiants puissent s’orienter dans ces filières. Maintenant, lorsque les postes sont mis en concours, et qu’il n’y a pas de poste budgétaire, l’État permet aussi  que  certains qui ne remplissent pas certaines conditions puissent être recrutés par contrat, de sorte à combler ce déficit. C’est pour cela que les Tics vont nous aider.

 

15. S’ils ne remplissent pas les conditions, cela ne pose-t-il pas un problème de compétence ?

Généralement, ce sont des conditions d’âge. Même par contrat, il faut avoir au moins le doctorat. Il faut remplir les conditions scientifiques pour pouvoir être recruté. La Fonction publique place l’âge  limite à 45 ans. Une personne âgée de  47 ans ou 50 ans,  a encore la possibilité de servir l’État parce que dans  l’enseignement supérieur la  retraite est fixée à 65 ans. La possibilité est donc accordée de donner des contrats à ces personnes, surtout pour ces matières spécifiques dans lesquelles il est difficile d’avoir des enseignants.

 

Interview réalisée par Marie-Adèle Djidjé

 

 

 

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